CARTOGRAPHIE DES INFRASTRUCTURES AGRO-ÉCOLOGIQUES EXISTANTES

A l’aide du logiciel Qgis les différentes structures sont vectorisées afin de les inventorier grâce à la photo-interprétation via le site Geoportail. Une vérification de l'exactitude des données sera faite sur le terrain. Ce travail apportera une aide précieuse pour se projeter dans la réalisation d’aménagements favorables à la biodiversité.

Ce travail servira également à :

  • lutter contre la fragmentation des habitats ;
  • accueillir de nouveaux auxiliaires de culture pour favoriser la lutte biologique ;
  • améliorer la production et limiter l’érosion des sols ;
  • renforcer la Trame Verte et Bleue ;
  • mettre à jour la Trame Verte et Bleue du territoire.

 Bocage Thiérache Ariane Dupéron 2

 

INVENTAIRE FAUNISTIQUE

Dans le cadre de ce projet différents taxons sont inventoriés à l’aide de différents protocoles :

  • Oiseaux : des points d’écoute de 5 minutes sont entrepris afin de contacter les espèces présentes. Certains oiseaux ont pour particularité d’être principalement actifs en soirée (espèces vespérales) ou de nuit (espèces nocturnes).
  • Insectes rampants : afin de capturer les insectes rampants présents dans les cultures, nous installons des pots Barber à 5m puis 15m. Ces pots sont remplis d’alcool, de liquide vaisselle et d’eau. Ils sont laissés 5 jours puis remportés afin d’éviter un impact trop fort sur les populations. Les Carabidae sont principalement visés pour l’étude.
  • Insectes volants : afin de capturer les insectes volants dans les cultures, nous avons fabriqué des pièges à cornet à l’aide de filet à insectes et une bonne dose d’ingéniosité (arceau de jardin, gourde, embouts PVC…). Les pièges sont alors placés en bordure de culture en tête bêche afin de maximiser notre taux de réussite et avoir une bonne représentation de la diversité présente. Ils sont laissés 5 jours puis remportés afin d’éviter un trop fort impact sur les populations. Les Syrphidae et les Coccinalidae sont principalement visés pour l’étude.
  • Mammifères hors chiroptères : pour connaître les espèces présentes nous avons installé deux pièges photos par exploitation. Pour cela nous avons réalisé un repérage des traces laissées par les mammifères lors de nos divers inventaires. Nous avons ensuite installé les pièges sur les zones de fort passage. Ces appareils sont laissés au moins 1 mois. La deuxième étape consiste à visualiser les photos prises et à identifier les mammifères photographiés. 
  • Chiroptères : l’inventaire des chauves-souris est réalisé à l’aide d’un détecteur d’ultrason, afin d’étudier les émissions sonores produites par les chauves-souris pour se repérer et suivre leurs proies. Le détecteur utilisé est un Pettersson D240X, permettant l’utilisation des systèmes hétérodyne et expansion de temps. L’expansion de temps est, à ce jour, la méthode la plus fiable pour déterminer certaines espèces comme les murins, en fonction de leurs ultrasons. Cet appareil est couplé à un enregistreur numérique, permettant de conserver les sons enregistrés afin de les réutiliser sur un logiciel informatique (Batsound) pour confirmer ou infirmer l’identification d’une espèce.

 Renard roux Kevin Georgin 2

 

DIAGNOSTIC DES BORDURES DE CHAMPS

Dans ce programme nous avons également intégré une partie botanique avec un diagnostic des bordures de champs. Cet inventaire consiste à noter la présence ou l'absence de 30 plantes sélectionnées.

Cette liste comporte :

  • 10 plantes indicatrices d'une "bordure adventice" ;
  • 10 plantes indicatrices d'une "bordure prairiale" ;
  • 10 plantes indicatrices d'une "bordure lisière". 

Les plantes sont de remarquables bio-indicateurs pour évaluer la qualité du sol et nous renseigner sur les pratiques agricoles employées. De ce fait des graines en dormance pourraient germer rapidement si des pratiques venaient à être modifiées comme la baisse ou l'arrêt des produits phytosanitaires ou encore de l'azote chimique en forte dose. Les pratiques agricoles mais encore l'entretien réalisé influent sur la qualité des bordures de champs. Or nous savons que ces espaces sont de véritables oasis pour de nombreux pollinisateurs et autres auxiliaires de culture. De nombreuses espèces végétales sont uniquement retrouvées dans les bords de champs. Elles répondent à de nombreux besoin pour la biodiversité agricole. 

 

IMG 20180601 131310 

PRISE DE CONNAISSANCE DES PRATIQUES EMPLOYEES

Chaque agriculteur participant est invité à remplir un questionnaire afin que nous puissions avoir connaissance des différentes pratiques employées. Les techniques d'entretien des espaces non productifs, la manière dont sont utilisés les produits chimiques (notamment leur dosage), les techniques de fauche... Ces renseignements sont essentiels pour faire le lien entre ces pratiques et les données obtenues suite aux différents inventaires faunistiques et floristiques. Il sera intéressant de suivre l'évolution des pratiques par rapport à cet état initial pour mieux comprendre l'influence d'une pratique sur la préservation de la biodiversité.  

 

Fauche de prairie Ariane Dupéron 6